Objet / 2022

Hyperrealist vegan chicken nuggets from transgenic corn

Hugo Kostrzewa /

30 €   / 27,00 € *

* Tarif adhérent

Ces images ont été générées par l’intelligence

artificielle VQGAN + CLIP à partir des mots qui

constituent leurs propres titres.

Ici l’I.A., elle même nourrie aux banques d’images

sur internet, génère des compositions picturales

complexes en se basant sur certains motifs obsédants

de l’iconographie des réseaux sociaux.

Elle fait littéralement pousser l’image de toutes

parts, d’une manière organique, réminiscente de la

croissance des moisissures.

Cette image semble constituée d’une matière molle,

coulante, sous-tendant d’emblée une étrange analogie

avec les thèmes récurrents du food porn que sont le

fromage fondu dégoulinant, le gluant, le gélatineux,

ce registre de textures qui, évoquant inconsciemment

ou consciemment les sécrétions du corps humain,

vient exacerber un jeu d’attraction / répulsion.

L’I.A. charcute littéralement les représentations

classiques de la nourriture et des corps, faisant fi

de leurs normes et de leurs codes, mais aussi du

tabou de l’anthropophagie, des concepts de bon goût,

de mauvais goût ou de provocation et ce, en dépit de

sa capacité à reproduire virtuellement sur demande,

tous les styles de peinture.

Ces images au statut incertain sont ici imprimées

sur des torchons en microfibre douce. Le choix d’un

objet domestique, utilitaire, à la matérialité

prosaïque, renvoie d’une certaine manière aux

questionnements liés à l’art N.F.T. et interroge de

ce fait la place de ces productions hyperesthétiques

de synthèse dans notre quotidien.

 

atelier du ventre est un projet artistique

multisensoriel mené par Catherine Duverger et Hugo

Kostrzewa, deux artistes basés à Rennes.

Il prend la forme d’une mini entreprise, comme un

vaisseau pour traverser l’anthropocène sous le

prisme de la gastronomie au sens très large: ses

mythes, ses anciens et nouveaux usages, mais aussi

l’industrie agro-alimentaire, ses récits, ses

rebuts... Explorant les possibles d'une nouvelle

domesticité, l'atelier utilise des procédés comme la

lacto-fermentation, le koji, la fumaison, le séchage

et la cueillette.

Dans une volonté et une économie qui reflètent le

quotidien, l'atelier ne s'interdit pas de temps à

autre, à faire se rencontrer le naturel et

l'industriel, évoquant pratiques alimentaires

ancestrales et rituels de consommation actuels.