"Parallax View" reprend là où “Transmission Hue” s'est arrêté et voit Mohanna plonger encore plus loin dans son arsenal sonore. Riche en contenu musical et textural, c'est un disque qui, tour à tour, apaise et revigore avec la musique contenue sur ces deux faces, permettant à l'auditeur de découvrir quelque chose de nouveau à chaque écoute. Bien qu'il s'agisse d'une composition dense de couleurs, de formes et de sons, elle maintient toujours une narration ciblée avec un élan qui propulse l'auditeur, plutôt que de languir dans un brouillard éphémère. En fusionnant de l'électronique crépitante et brouillée, des synthés glacés avec des guitares luxuriantes et des nappes enveloppantes d'ambiances apaisantes, Mohanna a réussi à créer un disque d'une profondeur et d'une beauté intrigantes.

Dans cette beauté, il y a un bord, un grain, qui interdit presque à l'auditeur de devenir complaisant ou d'être emporté par le flux et le reflux de ce disque. Bien qu'il s'agisse très certainement d'un voyage musical, avec un paysage des plus exquis, il exige de l'auditeur qu'il soit vigilant et en pleine possession de ses moyens.

La texture sonore de « Parallax View » reflète l'histoire de la fabrication de Brooklyn, le quartier natal de Mohanna, en passant par le paysage électronique du Berlin-Ouest du début des années 1970. Développer et combiner l'esthétique psychédélique kosmische avec une patine presque industrielle n'est pas une mince affaire, mais c'est un accomplissement que Nickolas Mohanna peut ajouter avec plaisir à sa liste.