Livre - Book / 2024

Fire by days

Rita Ackermann / Nieves

12 €   / 10,80 € *

Bientôt épuisé !

* Tarif adhérent

Le feu et le corps.

Une sirène apporte la parole.

 

Depuis un an, elle dit qu'elle ne fait plus que ces tableaux intitulés Fire by Days.

 

Des formes gonflées, toujours en rouge et bleu,

C'est une quête. L'artiste convoque la forme au plus profond d'elle-même.

 

Il s'agit toujours d'une image qui émerge continuellement, d'une forme qui se tord et qui plane.

 

Frotté avec ses mains, le pigment est comme une saleté brillante, les taches résiduelles entourent et brillent autour de la vision, lui donnant une auréole de sainteté. Une profondeur palpable grâce à l'artisanat.

 

Des lignes pulvérisées font exploser la composition au bord de la toile. Certaines sont faites d'entailles, de marques et de lignes, d'autres se présentent sous une forme vaporeuse.

 

La composition de chaque image est singulière, musclée et toujours différente en apparence et en méthode.

 

D'une manière très séduisante, les images évoquent la peau, la chair et les taches humaines - il y a du sang qui coule, des pulsations dans les artères ; il y a des protubérances. Une caricature de visage est-elle en train d'émerger ? Elles sont essentiellement humaines, érotiques et chargées d'émotions avec une intensité presque insoutenable.

 

Je me souviens d'avoir entendu parler d'Artaud lorsque j'ai commencé à mettre en scène des pièces de théâtre, et de la valeur du rituel - ce que l'on a appelé un théâtre de la cruauté qui exigeait des risques. Ses idées sur l'art et le théâtre nous ont aidés à nous rappeler l'immédiateté de l'événement, lorsque nous savions qu'il fallait rechercher la force vitale derrière les actions, le pouvoir essentiel des corps en tant que forces expressives, et qu'il fallait devenir audacieux, être prêt à prendre des risques émotionnels et à trop s'exposer.

 

Sur le plan pictural, leur position dans l'espace nous fonde, et la figure flotte au-dessus de nous.

 

L'espace et la profondeur de chaque image, les effets dramatiques des lignes agressives et de la distorsion sont utilisés avec un tel effet dramatique.

 

Avec leurs membres qui se tordent ou leurs protubérances, qui s'étendent et dépassent le bord, qui se transforment d'une œuvre à l'autre, le cadre peut difficilement contenir leur état extatique. Ces œuvres ont la forme d'un rêve fiévreux et témoignent d'un grand respect pour l'abandon contrôlé, pour laisser l'image emmener l'artiste là où elle doit aller. Depuis que Rita a assumé et maîtrisé la forme classique, l'intuition et la maîtrise picturale fonctionnent en étroite harmonie.

 

Aussi fraîches que soient ces images, et elles ne ressemblent à rien d'autre, on sent un engagement actif avec le langage d'autres maîtres de la forme - Tiepolo, de Kooning, ou la beauté violente et la crudité d'une carcasse de Soutine.

 

Dans ces peintures, des motifs mystiques et érotiques présentent l'essence de l'artiste en tant qu'interprète de son œuvre. Il y a un conduit pour le flux d'énergie qui nous propulse dans l'inconnu et le mystère, et il faut creuser profondément pour trouver le langage pour parler de ces œuvres, qui ne se soucient pas de savoir si elles pourraient représenter quelque chose pour quelqu'un.

 

C'est le jeu entre la figuration et l'abstraction qui fait vaciller le spectateur entre ces deux mondes.

 

À Marfa, elle en a laissé deux derrière elle.

 

Rob Weiner, Marfa, Texas, 2011


Fire and the body.

A siren brings word.

 

For a year now, she said that all she keeps making are these paintings called Fire by Days.

 

Swelling forms, always in red and blue,

This is a quest. The artist is summoning the form up from deep within.

 

Always a continuously emerging swarm of a picture, a twisting shape hovering.

 

Rubbed in with her hands, the pigment like bright dirt, residual stains circle and glow around the vision, giving it a saintly halo. A palpable depth through craftsmanship.

 

Sprayed lines blow the composition off the edge of the canvas. Some are made of slashes, marks and lines, some come in a vaporous form.

 

The composition of each image is singular, muscular and always different in appearance and method.

 

In a most seductive way, the pictures evoke the skin, flesh, and human stains – there is blood flowing, pulsing through arteries; there are protuberances. Is a cartoon of a face emerging? They are essentially human, erotic and emotionally charged with an intensity almost too much to bear.

 

I remember learning about Artaud when I first started directing plays, and the value of ritual – what came to be called a theatre of cruelty that demanded risk. His ideas about art and theatre helped us remind us of the immediacy of the event, when we knew to seek the life-force behind the actions, the essential power of the bodies as expressive forces, and to become daring, to be willing to take emotional risks and expose too much.

 

Pictorially, their position in space grounds us, and the figure floats above us.

 

The space and depth of each picture, the dramatic effects that the aggressive lines and the distortion are used to such great dramatic effect.

 

With their torquing limbs or protrusions, extending out and past the edge, morphing from one work to the next, the frame can hardly contain their ecstatic condition. These works come in the form of a fever dream and demonstrate a high respect for controlled abandon, to let the image take the artist where it must go. Since Rita has subsumed and mastered classical form, intuition and pictorial command work in close harmony.

 

As fresh as these images are, and they don’t look like anything else, you sense an active engagement with the language of other masters of the form -- Tiepolo, de Kooning, or the violent beauty and rawness of a Soutine carcass.

 

In these paintings, there are mystical-erotic motifs that present the essence of the artist as a performer of her work. There is a conduit for the flow of energy that propels us into the unknown and mysterious, and one has to dig in deep to find the language to speak about these works, that don’t care if they might look like they could represent something to someone.

 

It is the play between figuration and abstraction that keeps the viewer flickering back and forth between these worlds.

 

In Marfa, she left two behind.

 

Rob Weiner, Marfa, Texas, 2011

1 ex. en stock

19,5 x 25,5 cm / 16 pages / -- ex.
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Couverture : Numérique couleur
ISBN 978-3-905999-04-4